
Pays du bonheur, niché au pied de l'Himalaya, le Bhoutan semble insensible aux années qui passent. Après des siècles d'isolement volontaire, il a entrouvert ses portes en 1974. Epoustouflés, les premiers voyageurs ont découvert des paysages d'une extraordinaire beauté, des merveilles architecturales, des habitants d'une hospitalité exceptionnelle et une culture traditionnelle parfaitement intacte. Refusant de se lancer dans la course au profit à tout prix, profondément ancré dans le passé, il entreprend désormais de se moderniser à sa façon, entendant bien préserver sa culture et son patrimoine naturel ainsi que ses valeurs bouddhistes.
WANGMO'S MONTESSORI DAY CARE - Thimphou


Pour y entrer, le touriste doit payer 250 dollars par jour minimum et voyager en groupe avec un guide.
Conjugant mon souhait de m'y rendre et le désir d'aider plus longuement et concrètement dans une école, je me rendis au Bhoutan où je fus invitée pour travailler en tant que volontaire un mois à l'école Montessori de Wangmo à Thimphou (la capitale)



Méditation et prière sont le rituel du matin dans chacune des 5 classes de cette école maternelle. La directrice, Wangmo, a passé son diplôme d'éducatrice Montessori en Inde il y a une trentaine d'années. Profondément convaincue des bienfaits de cette méthode, elle a acheté au fur et à mesure du matériel dès l'ouverture de son école il y a environ cinq ans. Mais n'ayant jamais travaillé elle-même dans une école Montessori (il n'y en a qu'une très récente au Bhoutan), elle ne sait plus comment l'utiliser, et en avait mis la majeure partie à l'abri dans des cartons.


A mon arrivée, je suis frappée par la beauté des enfants, dans leurs vêtements traditionnels (le gho pour les hommes et la kira pour les femmes), qui sont portés quotidiennement par toute la population. Je suis surprise aussi de rencontrer des enfants timides. Ça fait partie de la culture, me dit-on. Je le vérifierai par la suite. Mais cela rendit la joie de les voir s'ouvrir à moi petit à petit d'autant plus grande.


Après deux jours d'observation, nous avons fait un programme très structuré pour le mois qui nous était imparti, contenant du temps de formation des enseignantes (une semaine par famille de matériel: vie pratique, sensoriel, langage et mathématiques), du temps pour la manipulation, du temps pour aller acheter le matériel nécéssaire à l' établissement de la section de vie pratique et de fabrication pour le langage, et du temps d'observation pour les enseignantes dans la classe où nous avons installé les étagères et le matériel au fur et à mesure.

Deux des cinq enseignantes en train de manipuler le matériel de vie pratique.

Quel bonheur de voir les enfants bondissant de joie en découvrant chaque jour du nouveau matériel dans leur classe, si excités qu'ils ne souhaitent plus sortir jouer et font la queue pour se faire présenter les nouvelles activités!



Et quel honneur d'avoir donné un discours sur la pédagogie Montessori devant la reine mère présente à la fête de fin de l'année de l'école!
Elle s'intéresse beaucoup à l'éducation et aidera sans aucun doute au développement des écoles Montessori au Bhoutan.
Elle me fait part de son intérêt, particulièrement pour l'ouverture que cela apporte aux enfants et à l'habitude que cela leur donne de s'exprimer sans gêne devant les autres.

Il n'y a pour le moment que deux écoles Montessori au Bhoutan. Celle-ci et celle de Paro. Mais il y a fort à parier que le système se développe là bas. Un volontaire pour être un pionnier au pays du bonheur?
L'école de Wangmo a besoin de quelqu'un de formé pour poursuivre le travail que nous avons fait.